Le bleu

On doit aux algues bleues, premier être vivant sur terre il y a trois milliards d’années, l’apparition de la couleur.

Selon les continents ou les traditions, le bleu a une connotation négative comme en Inde où c’est la couleur de l’abjection, des intouchables, elle attire le malheur mais aussi celle de la passion érotique.

En Asie, le Bouddha bleu de l’est « Akshobhhya » symbolise la destruction ; dans toute l’Asie centrale le bleu est la couleur du deuil, en Chine celle du tourment, les yeux bleus sont méprisés et c’est une couleur fantomatique, d’où peut-être cette expression de peur bleue. Pourtant, elle est paradoxalement la couleur de la longévité.

En terre d’Islam, le bleu est plus ambivalent et souvent perçu comme magique, susceptible d’apporter aussi bien le bonheur que le malheur, ayant la faculté de repousser le diable avec des pierres bleues turquoise. Dans le Coran, les coupables exclus du paradis lors du jugement dernier sont qualifiés de « bleus ».

Pour d’autres au contraire, c’est la couleur de la passion et de l’amour. En Afrique au Ghana, le bleu du ciel donne naissance à une légende révélant le secret de l’indigo qui donne la faculté de flotter et de rêver, de retrouver la paix et la gaieté du temps. L’Afrique occidentale lui voue un véritable amour ; elle est la couleur de la majorité des cotonnades et en particulier celles des vêtements des Touareg du désert saharien, qui apprécient les tissus gorgés de teinture à l’odeur particulière de l’indigo végétal qui adhère au corps et pénètre dans les pores de la peau qu’il parfume et bleuit, justifiant leur surnom « d’hommes bleus ».