Le vert

Après les algues bleues, apparaissent les végétaux gorgés de la verte chlorophylle qui permet aux plantes stimulées par les rayons solaires d’absorber le gaz carbonique et de rejeter l’oxygène, nous permettant de respirer. Le vert, résultant du bleu et du jaune, représente l’équilibre et l’harmonie, la couleur sainte de l’Islam mais aussi le symbole du Paradis, la couleur des paysages.

De nombreuses cultures assimilent le vert au bleu, ne les désignant que par un seul nom, comme dans les textes anciens indiens ou dans de nombreux dialectes indonésiens. Le vocabulaire de l’Antiquité parle de vert grenouille ou de vert olive, pomme, poireau ou encore du « vert marin des flots tumultueux ». Dans un passage de son « Art d’aimer », Ovide recommande aux femmes qui voudraient plaire aux hommes de se vêtir de vert de myrte de Paphos ou du vert plus sombre des feuilles de chêne. En Asie, le vert est ambigu : Rêver de vert est en Chine un signe de bon augure, mais on appelle les prostituées de lampes vertes et un pervers, un « garçon vert ». En Mongolie, la couleur est perçue comme un mélange de blanc de jaune et de bleu, elle combine la fonction des trois couleurs, énergie divine, pacification, croissance et destruction.

Chez les Aztèques, le vert est celui de Quetzalcoatl, l’oiseau dont le plumage est symbole de fertilité, tandis que l’émeraude est le soleil vert chez les Mayas, signe de sang et de prodigalité.

La couleur verte associée à la végétation, aux prairies, évoque en Afrique le cycle naturel de la vie, la fertilité et la croissance éphémère, la vigueur, la virilité portant ainsi tous les espoirs. Mais on relèvera aussi les associations négatives, symbole de la jalousie, de l’envie ou de la rage, voire de la trahison avec le serpent de l’arbre d’Eden.