Le brun, noir

Les couleurs sombres, objets de fascination et d’effroi, renvoient à de très anciennes émotions. Le noir, c’est tout à la fois la mort et la matrice des origines, le silence absolu…

 

En Afrique centrale, le noir est lié à la sorcellerie, au mal, à l’anéantissement et la mort ; au Nigéria, le cœur de l’homme en colère, du fourbe ou de l’ennemi est noir, un « ventre noir » est un homme triste. Au Ghana, la couleur grise de la cendre personnifie l’injure et l’imposture.

 

En Inde, le noir illustre l’inertie, l’impureté, la bassesse, le malheur et l’épouvante et, comme dans beaucoup de civilisations, la mort. En Occident médiéval, la couleur noire incarne des valeurs ambivalentes. Dans la culture chrétienne, le noir de la nuit renvoie à la mort et au passage vers la résurrection, mais aussi à l’affliction et la pénitence. C’est aussi la couleur opaque et menaçante du péché, des anges déchus, de l’enfer et du diable. Le drapeau des pirates est noir.

 

Les plus humbles se contentent d’un noir médiocre, souvent brun sombre, tandis que le noir profond est la couleur des vêtements de prêtres et des moines, des magistrats et officiers publics. Dans la tradition chrétienne, c’est aussi la couleur de la vertu. La Réforme prône d’ailleurs un habillement sombre en signe d’humilité et de modestie. Au XIXe siècle, le noir incarne l’élégance et la discrétion bourgeoise mais aussi, de façon paradoxale, la révolte anarchique.

 

Le pigment noir est le plus souvent à base de résidus de combustion, le noir de fumée n’étant autre que de la suie. Ce pigment est notamment utilisé dans les encres destinées à l’écriture ou au dessin, en Egypte dès 2600 av J.C. ou en Chine dès 1500 av J.C. Dans le monde arabo-islamique, c’est l’encre noire veloutée dite d’Orient qui sert à calligraphier le Coran. En Occident, l’art de la calligraphie utilise aussi ces encres noires.

 

La peau porte aussi du noir pour orner les corps : du fard comme le khôl dont l’usage pour se noircir les yeux est toujours en usage et remonterait au déluge, aux peintures corporelles en passant par les tatouages toujours en vogue. Le noir sur les corps protège du mauvais œil, de la maladie ; il est aussi synonyme en Afrique de beauté, les peintures ou tatouages rivalisent alors de créativité ; il sert même au camouflage.

 

 

 

Commentaires: 1
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    MINOUCHE (jeudi, 26 janvier 2012 16:03)

    Coucou du PIBOU QUEL changement de vie SUPER !!! A bientot. MINOUCHE